Comment devenir jardinier auto-entrepreneur ?

Publié le 25 septembre 2024

Vous souhaitez devenir jardinier auto-entrepreneur ? Pour exercer une activité d’entretien d’espaces vers en micro-entreprise, vous devrez respecter une réglementation bien précise. Vous pouvez également, sous certaines conditions, vous déclarer en tant que prestataire de services à la personne (SAP) et ainsi faire profiter à votre clientèle d’avantages fiscaux.

Comment devenir jardinier auto-entrepreneur en 2024 ? Quelles sont vos obligations et comment se former ? Pourquoi choisir le statut de l’auto-entreprise et quelles sont les charges à prévoir ? Toutes les réponses dans notre article.

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Nos experts ont condensé les informations essentielles à retenir sur le régime auto-entrepreneur dans ce guide PDF gratuit de plus de 20 pages : les démarches de création, les différentes charges, les obligations comptables, les plafonds, etc.

Sommaire

Jardinier auto-entrepreneur : les infos à retenir

CFE jardinier auto-entrepreneur
Centre de Formalités des Entreprises (CFE) compétent :

Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA)

Code APE jardinier auto-entrepreneur
Code APE généralement attribué par l’INSEE :

8130Z – Services d’aménagement paysager

plafond CA jardinier auto-entrepreneur

Plafond de CA pour un auto-entrepreneur jardinier :

77 700 €
catégorie fiscale jardinier auto-entrepreneur

Catégorie fiscale de l’auto-entrepreneur jardinier :

Micro BIC

tarif horaire jardinier auto-entrepreneur

Tarif journalier (TJM) d’un jardinier auto-entrepreneur :

Entre 30 et 50 € / h

charges jardinier auto-entrepreneur

Cotisations sociales du jardinier micro-entrepreneur :

21,2%

Jardinier auto-entrepreneur : attention aux limitations

Une pratique exclusive interdite en micro-entreprise

La loi est très stricte sur ce point : vous ne pouvez pas être jardinier à titre exclusif en micro-entreprise. La raison en est simple : l’activité de jardinier-paysagiste relève de la Mutuelle sociale et agricole (MSA). Or le statut auto-entrepreneur est ouvert uniquement aux activités commerciales, artisanales et libérales affiliées à la sécurité sociale des indépendants (SSI).

Néanmoins, il reste possible de proposer des prestations de jardinage en auto-entreprise, à condition que vous complétiez votre offre par d’autres services. Concrètement, vous pouvez vous inscrire comme prestataire multiservices (ou homme toutes mains), l’activité de jardinage ne représentant qu’une part de votre activité. Votre activité ne sera plus alors reconnue comme agricole, mais comme de la prestation de services.

Parallèlement à vos prestations de jardinage, vous pouvez par exemple proposer des services de petit bricolage (pose d’étagères, montage de meubles, etc.).

Les services de petit jardinage

De plus, pour accéder au statut de l’auto-entreprise, le jardinier auto-entreprise devra s’en tenir aux travaux de petit jardinage

  • la taille des haies et des arbres ;
  • le débroussaillage et le désherbage ;
  • entretien des plantes, des arbustes et des arbres ;
  • la récolte des fruits et légumes, à des fins de consommation personnelle ;
  • la prestation d’enlèvement des déchets occasionnés.

En tant que prestataire de services, vous ne pouvez pas vendre du matériel ou des plantes, car cela relèverait d’une activité commerciale. Vous ne pouvez pas non plus proposer de la conception de parcs paysagers, de l’élagage ou les travaux de terrassement. Ces activités sont en effet réglementées.

Jardinier et paysagiste : quelles différences ?

Il est fréquent de confondre l’activité de jardinage et le métier de paysagiste. La différence entre un jardinier et un paysagiste réside principalement dans la nature de leurs missions et leurs compétences :

  • Jardinier : un jardinier est spécialisé dans l’entretien des espaces verts. Il s’occupe des tâches courantes comme la tonte de la pelouse, la taille des haies, l’arrosage, le désherbage et l’entretien général des plantes et des fleurs. Son objectif est de maintenir les jardins en bon état tout au long de l’année.
  • Paysagiste : le paysagiste, quant à lui, se concentre sur la conception et l’aménagement des espaces extérieurs. Il imagine, planifie et crée des jardins, parcs ou espaces verts en fonction des envies du client et des contraintes environnementales. Il peut dessiner des plans, choisir les végétaux et parfois superviser les travaux d’installation (terrasses, allées, bassins).

En résumé, le jardinier s’occupe de l’entretien, tandis que le paysagiste conçoit et réalise les projets d’aménagement extérieur.

Quelles sont les compétences requises pour devenir jardinier auto-entrepreneur ?

Pour devenir jardinier auto-entrepreneur, vous devrez rassembler les connaissances et compétences techniques suivantes  :

  • Des connaissances de base sur les plantes : vous devez savoir identifier les différentes espèces, comprendre leurs besoins en lumière, eau et sol.
  • La maîtrise des techniques de jardinage : il est important de connaître les techniques de taille et d’entretien des plantations.
  • Des connaissances sur l’entretien et l’utilisation des équipements : vous devez savoir utiliser et entretenir les outils de jardinage (tondeuses, débroussailleuses, etc.).
  • Une bonne capacité physique : être en bonne condition physique est important pour effectuer ces tâches manuelles parfois exigeantes.

De plus, en tant que professionnel indépendant, vous devrez : 

  • Développer des compétences commerciales pour savoir prospecter, établir des devis, facturer et gérer les relations avec les clients ;
  • Être un bon gestionnaire pour comprendre les obligations légales liées à l’auto-entreprise, notamment sa comptabilité et sa fiscalité.

N’oubliez pas enfin que des clients satisfaits pourront vous recommander. La qualité de vos prestations et le contact établi avec votre clientèle sont essentielles pour développer votre activité de jardinier auto-entrepreneur.

jardinier auto-entreprise

Quelles sont les formations pour devenir jardinier auto-entrepreneur ?

Puisque vous ne serez pas jardinier à titre exclusif, vous n’êtes pas tenu de justifier d’une qualification précise. Vous pouvez donc proposer vos services de jardinier indépendant, en créant votre statut d’auto-entrepreneur sans diplôme spécifique.

Néanmoins, nous l’avons vu, proposer des services de jardinage nécessite d’avoir des connaissances de base sur les plantes, leur cycle de vie, les maladies et leur entretien.

Pour renforcer votre expertise et inspirer confiance à votre clientèle, il peut donc être judicieux de suivre une formation. Voici quelques exemples de cursus possibles : 

  • Le CAP Jardinier : cette formation de base couvre les techniques de jardinage, l’entretien des espaces verts et la connaissance des plantes.
  • Le Bac Pro Aménagements Paysagers : il s’agit d’une formation plus approfondie qui permet d’acquérir des compétences en aménagement paysager et en gestion de projets.
  • Le BTSA Gestion et Protection de la Nature : ce diplôme permet d’approfondir les connaissances en écologie et en gestion des espaces naturels.

Notez également qu’il existe des formations courtes, prenant la forme de stages ou d’ateliers spécialisés sur une technique (taille, compostage, aménagement). Celles-ci peuvent compléter vos compétences pratiques.

Jardinier en auto-entreprise : quels sont les avantages du statut ?

Le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) offre plusieurs avantages pour le jardinier indépendant :

  • Des démarches de création rapides : contrairement aux créateurs de sociétés, un auto-entrepreneur n’a pas de statuts d’entreprise à rédiger, ni de capital social à déposer. Les démarches pour créer son activité sont entièrement dématérialisées et se font en ligne sur le site du Guichet unique. Vous recevez votre Siret d’auto-entrepreneur sous 2 à 4 semaines.
  • Le régime micro-social : les auto-entrepreneurs bénéficient d’un régime social avantageux. Ils ne paient des cotisations sociales qu’en fonction de leur chiffre d’affaires (CA), ce qui évite d’avoir des charges fixes en l’absence de revenus. 
  • Le régime micro-fiscal : en tant que jardinier auto-entrepreneur, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire automatique de 34 % sur votre CA pour le calcul de votre bénéfice imposable. Notez également que vous avez la possibilité d’opter pour le versement libératoire sous conditions.
  • la franchise en base de TVA : tant que vous ne dépassez pas les seuils de TVA, vous ne la facturez pas à vos clients. Vous affichez ainsi des tarifs compétitifs et évitez toute la paperasse liée à la déclaration de TVA.

Enfin, notez que le statut auto-entrepreneur vous donne la possibilité de cumuler votre activité de jardinier avec d’autres activités : vous pouvez ainsi exercer ce métier en parallèle d’un emploi salarié ou d’autres activités. Cela permet de tester une nouvelle activité sans renoncer à un salaire fixe, réduisant ainsi le risque financier lié au lancement d’une entreprise.

💡 Pour aller plus loin : Avantages et inconvénients de l’auto-entreprise

ⓘ Bon à savoir

Le chiffre d’affaires annuel d’un jardinier auto-entrepreneur est plafonné à 77 700 €. Au-delà, il devra passer en entreprise individuelle au régime réel ou en société (EURL ou SASU).

Comment créer son auto-entreprise de jardinier ?

Déclarer son activité sur le Guichet unique

La création d’une activité de service à la personne sous le statut d’auto-entrepreneur se réalise entièrement en ligne. Pour cela, vous devez transmettre un dossier via le Guichet électronique des formalités d’entreprises (ou Guichet unique). Vous devrez fournir diverses informations sur vous-même et votre micro-entreprise (régime fiscal, fréquence de déclaration Urssaf, demande d’Acre, etc.) ainsi que plusieurs justificatifs avant de transmettre votre demande.

En théorie, ces démarches peuvent être effectuées seul. Cependant, vous devrez faire de nombreux choix concernant la gestion de votre activité. Pour éviter toute erreur, il est fortement recommandé de vous faire accompagner. N’hésitez pas à solliciter nos experts pour un entretien de conseil gratuit.

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Une fois votre dossier validé, il sera transmis à votre centre de formalités des entreprises (CFE), la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA).

Si votre dossier est complet, votre micro-entreprise sera automatiquement immatriculée au Registre national des entreprises (RNE).

Vous recevrez ensuite :

  • Un avis de situation au répertoire Sirene, envoyé par l’Insee ;
  • Votre extrait d’immatriculation au RNE, comportant votre numéro Siret ;
  • Une notification d’affiliation à la sécurité sociale des indépendants (SSI), émise par l’Urssaf ;
  • Un mémento fiscal, envoyé par le service des impôts des entreprises (SIE).

💡 Pour en savoir plus : Comment devenir auto-entrepreneur ?

S’inscrire en tant que service à la personne (SAP)

Une fois votre auto-entreprise créée, vous pourrez vous déclarer en tant que prestataire de services à la personne. 

Pour faire une déclaration, rendez-vous sur le site NOVA. Vous devrez justifier que :

  • votre activité est exclusivement dédiée aux services à la personne ;
  • vous disposez des moyens matériels, humains et financiers nécessaires pour exercer votre activité ;
  • votre casier judiciaire est vierge.

Une fois votre dossier complet, il sera traité dans un délai maximum de 3 mois. Si vous n’avez pas de réponse au bout de ce délai, votre demande sera automatiquement acceptée.

ⓘ Bon à savoir

En tant que prestataire de services à la personne, vous pourrez proposer des avantages fiscaux à vos clients : un crédit d’impôt de 50 % et le paiement en CESU préfinancés. Pour en savoir plus, consultez notre article complet sur l’auto-entrepreneur en services à la personne.

Jardinier auto-entrepreneur : quelles charges prévoir ?

Les frais pour débuter votre activité de jardinier 

Lors du démarrage de votre activité de jardinier auto-entrepreneur, il est essentiel de prévoir :

  • l’achat de matériel et d’outils de jardinage (tondeuses, débroussailleuses, outils manuels, etc.) ;
  • l’achat d’équipements de sécurité (gants, lunettes, etc.). 
  • les frais liés à votre communication (cartes de visites, flyers, tenue ou véhicule floqués, etc.).

Pensez également aux dépenses liées à la souscription d’assurances (responsabilité civile professionnelle ou RC Pro, assurance véhicule professionnelle, etc.) et vos frais bancaires. Rappelons en effet que si un auto-entrepreneur dépasse 10 000 € de CA durant deux années consécutives, il a l’obligation d’ouvrir un compte bancaire dédié.

Les cotisations sociales

En tant que jardinier sous le statut auto-entrepreneur, vous devez payer des cotisations sociales pour financer votre protection sociale. Ces cotisations sont calculées proportionnellement à votre chiffre d’affaires. 

Le taux appliqué aux prestataires de service est de 21,2%. Notez que vous payez vos cotisations sociales chaque mois ou chaque trimestre, après avoir déclaré votre CA sur le site de l’Urssaf des auto-entrepreneurs.

L’impôt sur le revenu

L’auto-entrepreneur a l’obligation de déclarer l’intégralité de son CA à l’administration fiscale, sans déduction des frais professionnels. Ce sont les impôts qui appliquent ensuite un abattement forfaitaire de 50 % sur votre CA pour calculer votre revenu réellement imposable.

Notez qu’un jardinier en micro-entreprise a la possibilité d’opter pour le versement libératoire. Cette option lui permet de payer un pourcentage fixe (1,7% pour les prestations de services) au titre de son IR, en même temps que ses cotisations sociales. 

S’il ne choisit pas cette option, son revenu imposable sera soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

La cotisation foncière des entreprises (CFE)

La CFE est une taxe due par toutes les entreprises, y compris les auto-entrepreneurs, à partir de la deuxième année d’activité. Elle est calculée en fonction de la valeur locative des biens utilisés pour l’activité. Les montants peuvent varier selon la commune. 

Toutefois, des exonérations peuvent exister, notamment pour les nouvelles entreprises durant leur première année. Pensez à vérifier les règles applicables dans votre commune pour bien estimer cette charge.

Pour en savoir plus sur la cotisation foncière des entreprises et les modalités d’exonération, consultez notre guide complet sur la CFE auto-entrepreneur.

Devenir jardinier en auto-entreprise : nos conseils

Pour développer son activité, un jardinier auto-entrepreneur doit adopter plusieurs stratégies. Voici quelques conseils essentiels :

  • Soigner votre communication : vous pouvez utiliser les réseaux sociaux pour mettre en avant vos réalisations et publier des avis clients. Vous pouvez également déposer des flyers et carte de visite chez les commerçants locaux pour développer votre visibilité. Enfin, pensez à être présent sur les plateformes de services aux particuliers.
  • Soigner votre relation client : si vos clients sont satisfaits, vous pourrez leur proposer des contrats d’entretien régulier. N’oubliez pas également qu’un client satisfait sera plus enclin à parler de vous à son entourage.
  • Faites-vous connaître auprès des autres professionnels de votre secteur, qu’ils évoluent dans le jardinage ou l’entretien des espaces verts et du jardin : vous pouvez notamment vous rapprocher des paysagistes.
  • Investir dans du matériel de qualité : un équipement professionnel et durable permet de travailler efficacement, de garantir un résultat optimal et d’offrir un service de meilleure qualité à vos clients.

En appliquant ces conseils, vous maximiserez le développement de votre activité tout en offrant un service de qualité et en renforçant votre réputation.

Enfin pour sécuriser votre activité, vous pouvez également souscrire une responsabilité civile professionnelle (RC pro). Cette assurance est facultative mais reste recommandée. Elle vous protège en effet en cas de dommage matériel, immatériel et corporel causé à autrui dans le cadre de votre activité d’auto-entrepreneur.

Jardinier auto-entrepreneur : questions fréquentes

Comment devenir jardinier auto-entrepreneur ?

Vous ne pouvez pas devenir jardinier auto-entrepreneur à titre exclusif. Si vous proposez uniquement cette prestation à vos clients, votre activité sera considérée comme agricole et vous ne pourrez pas choisir le statut auto-entrepreneur. La meilleure solution est de devenir homme toutes mains et donc de proposer d’autres prestations en parallèle, comme des services de petit bricolage.

Quel tarif horaire pour un jardinier auto-entrepreneur ?

Le tarif d’un jardinier auto-entrepreneur dépend de son expérience, de sa réputation et de son secteur géographique. Le tarif horaire moyen observé se situe entre 30 € et 50 €.

Quel est le statut d’un jardinier auto-entrepreneur ?

S’il exerce en tant qu’homme toutes mains, le jardinier en auto-entreprise sera considéré comme prestataire de services. Cela lui permet de se déclarer en tant que service à la personne. Il peut ainsi proposer des avantages fiscaux à ses clients : un crédit d’impôt de 50 % ainsi que la possibilité d’être payé en CESU préfinancés.

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