Cotisations sociales auto-entrepreneur : calcul et fonctionnement

Publié le 31 juillet 2024
Dès lors qu’il génère du chiffre d’affaires, un auto-entrepreneur doit verser des cotisations sociales à l’Urssaf afin de financer sa protection sociale. Il peut également, selon sa situation, payer des contributions et taxes supplémentaires. À quoi servent les cotisations sociales auto-entrepreneur ? Quels sont les taux applicables et comment sont-elles calculées ? Comment doit-on les régler ? Existe-t-il des exonérations possibles ? Voici tout ce qu’il faut savoir pour comprendre le fonctionnement des cotisations sociales en micro-entreprise en 2024.
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Sommaire

Cotisations sociales en auto-entreprise : de quoi s’agit-il ?

Comme son nom l’indique, le micro-entrepreneur est soumis au régime micro-social. Cela lui permet de régler ses cotisations et contributions sociales proportionnellement au chiffre d’affaires qu’il a encaissé au cours du mois ou du trimestre précédent. Celles-ci sont à verser directement à l’Urssaf.

Il s’agit d’un des grands avantages de la micro-entreprise car cela permet au professionnel de connaître exactement le montant de ses charges sociales d’un mois (ou d’un trimestre) à l’autre.

Notez toutefois que parler uniquement des cotisations sociales serait un peu réducteur. En réalité, le professionnel doit régler en plus : 

  • une contribution à la formation professionnelle (CFP) ;
  • une taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC) s’il est artisan ou commerçant.

S’il a choisi cette option, il pourra également verser une somme au titre du versement libératoire.

💡 Pour aller plus loin : Les avantages et les inconvénients de l’auto-entreprise

À quoi servent les cotisations sociales en micro-entreprise ?

Le « forfait social » couvre les cotisations et contributions suivantes : 

  • l’assurance maladie : soins, médicaments, congé maternité et paternité ;
  • les indemnités journalières ;
  • les allocations familiales ;
  • la retraite d’auto-entrepreneur (base et complémentaire) ;
  • le régime d’invalidité et de décès ;
  • la CSG et la CRDS.

Il ne s’agit pas donc de charges à proprement parler puisqu’elles ont pour objectif de financer la protection sociale de l’auto-entrepreneur.

ⓘ Bon à savoir

Vos droits à indemnités journalières (maladie, maternité, paternité) et le montant de votre pension de retraite sont calculés selon votre chiffre d’affaires. Si vous ne cotisez pas suffisamment, vos droits seront réduits.

Quelles sont les taux de cotisations sociales d’un micro-entrepreneur ?

Les taux applicables

Les taux de cotisations sociales dépendent de l’activité exercée : 

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ⓘ Exemple

Paul fait de la vente de marchandises. En juillet 2024, il déclare 1 000 € de CA à l’Urssaf. Il devra donc payer 1 000 x 12,3 % de cotisations sociales, soit 123 €.

Un décret paru en mai 2024 a annoncé l’augmentation de ces taux pour les libéraux en micro-entreprise. Cette hausse est effective depuis le 1er juillet 2024. Notez que cette augmentation s’étalera sur 2 ans pour les libéraux à la SSI. Ainsi, leur taux passera à 24,6 % le 1er janvier 2025 puis à 26,1% le 1er janvier 2026. Cette réforme vise à permettre le financement de leur retraite complémentaire.

💡 Pour en savoir plus : Hausse des cotisations sociales des libéraux

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Et si votre chiffre d’affaires est égal à 0 ?

On vous le disait, ces cotisations servent à financer votre protection sociale. Que se passe-t-il alors quand votre chiffre d’affaires est nul ?

Si c’est votre cas, vous devez tout même déclarer votre chiffre d’affaires à l’Urssaf et indiquer 0 dans la case correspondante. Vous n’aurez simplement rien à payer.

Néanmoins, cela aura un impact sur vos droits à indemnités journalières en cas d’arrêt de travail et sur votre future pension de retraite. 

Si vous le souhaitez, vous pouvez alors demander à ce que vos cotisations ne soient pas inférieures au montant minimal des cotisations sociales. Vous devez en faire la demande à l’Urssaf  :

  • avant le 31 décembre de l’année précédant celle pour laquelle vous souhaitez que l’option soit appliquée ;
  • au plus tard le dernier jour du 3e mois suivant la création de votre entreprise.

Pour annuler cette option, vous devrez à nouveau contacter l’Urssaf avant le 31 décembre de l’année précédant l’année pour laquelle vous ne souhaitez plus qu’elle s’applique.

Les autres contributions et taxes auto-entrepreneur dues à l’Urssaf

La contribution à la formation professionnelle (CFP)

Lorsqu’un micro-entrepreneur règle ses cotisations sur le site de l’Urssaf, il peut constater la présence d’une ligne supplémentaire dédiée au paiement de la contribution à la formation professionnelle (CFP).

Cette contribution est obligatoire et permet de financer le fonds d’assurance formation (FAF) propre à chaque catégorie d’activité : 

  • le FIFPL pour les libéraux ;
  • l’AGEFICE pour les commerçants ;
  • le FAFCEA pour les activités artisanales.

Selon son FAF, un micro-entrepreneur peut ainsi profiter d’une aide allant de 750 € / an jusqu’à 3 500 € / an.

Les taux de CFP sont les suivants : 

  • 0,10 % pour les activités commerciales et activités libérales à la SSI ;
  • 0,20 % pour les activités libérales réglementées à la Cipav ;
  • 0,30 % pour les prestations de services artisanales.

Ce taux est appliqué sur le chiffre d’affaires déclaré par le micro-entrepreneur.

💡 Envie d’en savoir plus ? Consultez notre guide complet sur la formation auto-entrepreneur.

ⓘ Bon à savoir

Il ne faut pas confondre la contribution à la formation professionnelle (CFP) avec le compte personnel de formation (CPF). Ce dernier est une sorte de cagnotte dont peuvent bénéficier l’ensemble des travailleurs français. Un micro-entrepreneur peut y recevoir jusqu’à 500 € / an mais son montant ne peut pas excéder 5 000 € au total.

La taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC)

Si vous êtes commerçant ou artisan, vous devrez payer en plus la taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC) à compter de votre deuxième année d’activité. Notez que vous n’en n’êtes pas redevable si votre chiffre d’affaires de l’avant dernière année est inférieur à 5 000 €.

La TFCC sert au financement de la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI) et de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).

Taux pour les commerçants immatriculés à la CCI uniquement :

  • Activités de ventes et assimilées : 0,015 % du CA ;
  • Prestations de services commerciales : 0,044 % du CA.

Taux pour les artisans immatriculés uniquement à la CMA :

  • Activités de ventes artisanales : 0,22 % du CA ;
  • Prestations de services artisanales : 0,48 % du CA.

Notez que pour les artisans immatriculés à la fois à la CCI et à la CMA (double immatriculation), une taxe additionnelle de 0,007 % du CA est recouvrée pour la CCI, en plus des taxes artisans ci-dessus.

Les micro-entrepreneurs en activité libérale ne sont pas concernés par cette taxe.

ⓘ Bon à savoir

Les taux de TFCC diffèrent pour les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle.

Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu

Le versement libératoire permet à l’auto-entrepreneur de payer son impôt sur le revenu (IR) en même temps que ses cotisations, taxes et contributions. Pour ce faire, l’Urssaf applique là aussi un taux sur le chiffre d’affaires déclaré.

En 2024, les taux de versement libératoire sont le suivants : 

  • 1% pour une activité de vente de marchandises (BIC) ;
  • 1,7% pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) ;
  • 2,2% pour les activités libérales (BNC).

Le versement libératoire (ou prélèvement fiscal libératoire) est une option soumise à conditions. En 2024, vous devez justifier d’un revenu fiscal de référence (RFR) inférieur à 27 478 € par part de quotient familial en N-2 (soit en 2022). Vous retrouverez ce RFR sur votre avis d’imposition 2023 sur les revenus 2022.

ⓘ Bon à savoir

Pour assurer la pérennité de votre micro-entreprise, il est important d’anticiper l’ensemble de ces charges sociales et de vous garder un fonds de trésorerie. Selon votre activité, vous devrez peut-être faire face à d’autres dépenses. Pour vous aider, nous avons listé dans un article complet l’ensemble des charges de l’auto-entrepreneur.

L’exemple de Paul

Reprenons l’exemple de Paul qui fait de la vente de marchandises (BIC). Son centre de formalités des entreprises est la CCI et il a opté pour le versement libératoire.

En juillet 2024, il a donc déclaré 1 000 € de CA et doit payer 123 € de cotisations comme on l’a vu précédemment. En plus, il devra également verser : 

  • 1 000 € x 0,10 %, soit 1 € au titre de la contribution à la formation professionnelle (CFP) ;
  • 1 000 € x 0,015 %, soit 0,15 € au titre de la TFCC ;
  • 1 000 € x 1 %, soit 10 € au titre du versement libératoire.

Au total, Paul devra donc verser 134,15 € à l’Urssaf.

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Comment un auto-entrepreneur paie-t-il ses cotisations et contributions sociales ?

La déclaration de chiffre d’affaire et le paiement des cotisations se fait uniquement en ligne

  • sur le site de l’Urssaf des auto-entrepreneurs ;
  • depuis l’application mobile AutoEntrepreneur Urssaf.

Le montant dû est calculé automatiquement. Vous pouvez ensuite le régler par télépaiement ou carte bancaire, avant la date d’échéance qui vous sera indiquée.

Vous pouvez choisir de faire cette démarche tous les mois ou tous les trimestres. Vous devrez le préciser dès la création de votre micro-entreprise sur le site du guichet unique. Néanmoins, cette option n’est pas figée. Vous pouvez choisir de modifier la périodicité de cette déclaration.

Notez que si vous êtes inscrit à France Travail, il est vivement recommandé d’opter pour une déclaration mensuelle.

💡 Pour aller plus loin : La déclaration de chiffre d’affaires auto-entrepreneur

ⓘ Bon à savoir

Vous devez déclarer le CA encaissé (et non facturé) au cours du mois ou du trimestre précédent.

Notez bien qu’en cas d’oubli de déclaration, vous risquez une pénalité de 58 € par déclaration manquante. Pour ne commettre aucune erreur et anticiper le montant de vos charges sociales, l’option la plus simple et la plus sécurisée reste d’utiliser un logiciel de facturation / comptabilité dédié aux auto-entrepreneurs. Pour vous aider, nous avons développé un outil simple et intuitif. Parmi ses nombreuses fonctionnalités, celui-ci vous permettra notamment d’automatiser vos déclarations de chiffre d’affaires. Vous connaîtrez également à l’avance le montant des cotisations que vous allez devoir payer.
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Cotisations sociales et ACRE : comment ça marche ?

Un auto-entrepreneur peut sous conditions bénéficier de l’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise ou ACRE. Cette aide leur permet de profiter d’une exonération de 50 % sur leurs cotisations sociales pendant les 4 premiers trimestres civils de leur activité.

En 2024, les taux ACRE sont les suivants :

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Une fois le bénéfice de l’ACRE terminé, le micro-entrepreneur paiera ses cotisations au taux normal.

💡 Pour aller plus loin : L’ACRE auto-entrepreneur

Cotisations sociales auto-entrepreneur : questions fréquentes

Quelles sont les cotisations sociales d’un auto-entrepreneur ?

Un auto-entrepreneur doit payer des cotisations sociales à l’Urssaf dès lors que son chiffre d’affaires est supérieur à zéro. Il est également redevable de la contribution à la formation professionnelle (CFP). Selon sa situation, il pourra également verser une taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC) et le montant dû au titre du versement libératoire de l’impôt sur le revenu.

Quels sont les taux de cotisations d’un auto-entrepreneur ?

Les taux dépendent de l’activité exercée : 12,3 % pour la vente de marchandises (BIC), 21,2 % pour les prestations de services artisanales ou commerciales (BIC), 23,1 % pour les activités libérales à la SSI et 23,2 % pour les activités libérales à la Cipav.

Existe-t-il des exonérations de cotisations sociales en micro-entreprise ?

Oui, vous pouvez sous conditions demander à bénéficier de l’ACRE. Cette aide vous permet de profiter d’une exonération de 50 % sur vos cotisations sociales durant les 4 premiers trimestres civils de votre activité.

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