Auto-entrepreneur en informatique : le guide complet

Auto-entrepreneur service à la personne : les infos à retenir

Quelles sont les missions d’un auto-entrepreneur en informatique ?

Un auto-entrepreneur en informatique désigne un prestataire qui peut proposer les services suivants : 

• le dépannage informatique, l’assistance, la réparation et le remplacement de matériel ou d’outils informatiques ;
• la formation et le conseil pour expliquer le fonctionnement des matériels et des logiciels professionnels ou non professionnels, dans le cadre des services à la personne ;
• la vente de matériel informatique, tels que des processeurs ou des écrans ;
• des activités de support technique comme l’installation de logiciels et les mises à jour.

Il est possible de choisir une ou plusieurs de ces activités en fonction de ses compétences et de ses préférences. Elles peuvent être réalisées aussi bien chez des particuliers que chez des professionnels, que ce soit sur place ou à distance.

Notez également que ce professionnel ne doit pas être confondu avec un développeur web, qu’on appelle couramment informaticien. Vous ne serez pas amené à coder ou créer des logiciels / applications.

Il convient de noter que si vous travaillez principalement avec des clients professionnels, vous ne pourrez pas vous inscrire en tant qu’entreprise de services à la personne (SAP). Pour bénéficier de cette appellation, il est nécessaire d’avoir une clientèle composée à 100 % de particuliers. Sans cela, vos clients ne pourront pas profiter des avantages fiscaux offerts par le statut de service à la personne.

ⓘ Bon à savoir

La condition d’activité exclusive (CAE) sera assouplie à compter du 1er janvier 2025. Ainsi, les prestataires de service à la personne (SAP) seront autorisés à exercer une activité secondaire, à condition de réaliser un chiffre d’affaires d’activités accessoires inférieur ou égal à 30 % du chiffre d’affaires total de l’année civile précédente.

Quelles sont les qualités requises pour créer son auto-entreprise d’informatique ?

• Être à l’aise avec l’outil informatique : cela implique de maîtriser les techniques de base de dépannage informatique, ainsi qu’être capable d’utiliser, monter et démonter un ordinateur ou divers périphériques ;
• Avoir des connaissances de base en matière de logiciels et l’utilisation d’Internet ;
• Rester constamment informé des dernières avancées technologiques, car ce domaine évolue rapidement et requiert une expertise technique.

Cependant, ces compétences techniques ne suffisent pas à garantir le succès : 

• Vous devrez faire preuve de réactivité et de disponibilité : certains de vos clients seront novices en informatique, il sera donc nécessaire de prendre le temps de comprendre précisément la source de leurs problèmes. 
• Vous devrez faire preuve de pédagogie : vous serez souvent amené à conseiller vos clients sur le choix du matériel adapté ou à leur proposer des alternatives aux outils qu’ils utilisent déjà. Or tous ne s’y connaissent pas forcément dans le domaine.

Enfin, la minutie et la précision sont des qualités indispensables. Que ce soit lors du montage, du démontage ou du nettoyage du matériel, il est primordial de travailler avec délicatesse pour éviter toute casse ou dommage.

Le statut auto-entrepreneur en informatique est-il adapté à votre projet ?

La majorité des personnes qui se lancent dans le domaine de l’informatique optent pour le statut d’auto-entrepreneur. Ce choix est largement plébiscité en raison de la simplicité et de la flexibilité qu’il offre.

Première raison : devenir auto-entrepreneur en informatique est moins complexe que créer une société. Les formalités auprès du Guichet unique sont simplifiées. Vous n’aurez pas besoin de déposer un capital social, rédiger des statuts ou encore publier un avis de création dans un journal d’annonces légales.

Cependant, il est important de souligner que l’auto-entreprise reste une véritable entreprise, avec ses obligations et sa fiscalité. Des erreurs dans la déclaration de votre activité ou des options mal choisies peuvent entraîner des charges plus élevées que prévu. Pour éviter ces erreurs coûteuses, il est recommandé de se faire accompagner par un spécialiste de la création d’auto-entreprise.

Concernant la gestion quotidienne, les obligations comptables sont plus simples en micro-entreprise qu’en société. Pas besoin de produire un bilan comptable chaque année, ce qui vous dispense de recourir aux services d’un expert-comptable. Vous devrez simplement tenir à jour un livre de recettes et éditer des factures aux normes.

Vos cotisations sociales sont quant à elles calculées proportionnellement à votre chiffre d’affaires, chaque mois ou chaque trimestre selon l’option choisie. Cela signifie qu’en cas de chiffre d’affaires (CA) faible, vos cotisations seront également peu élevées.

Notez enfin que le CA annuel d’un auto-entrepreneur en service informatique est plafonné à 77 700 € HT. De plus, si vous vendez du matériel informatique à vos clients, vous pouvez ajouter un plafond d’achat-revente de 188 700 € HT par an. 

Au regard de ces différents éléments, le statut d’auto-entrepreneur se présente comme une excellente option juridique pour se lancer dans le domaine de l’informatique.

💡Pour aller plus loin : Les avantages et inconvénients de l’auto-entreprise

ⓘ Bon à savoir :

Il est également possible d’être auto-entrepreneur et salarié (sous réserve que votre contrat ne vous l’interdise pas). Si vous êtes demandeur d’emploi indemnisé à France Travail, il vous est également possible de cumuler sous conditions statut auto-entrepreneur et chômage.

Faut-il avoir un diplôme pour devenir auto-entrepreneur en informatique ?

Néanmoins, disposer d’une formation technique en informatique reste recommandée. Elle vous permettra d’acquérir les bases du métier ou vous permettra de gagner en crédibilité auprès de votre clientèle.

Notez également que parallèlement à votre activité dans l’informatique, vous devrez gérer les tâches courantes d’un entrepreneur : obligations comptables, protection de votre activité, développement marketing, etc. Pour vous aider dans cette tâche, nous avons conçu une formation 100 % dédiée aux auto-entrepreneurs et éligible au CPF.

Auto-entrepreneur en informatique : quelle réglementation respecter ?

Les activités possibles

Lorsque vous créez une auto-entreprise dans le domaine de l’informatique, vous pouvez exercer les activités suivantes :

• Dépannage informatique ;
• Formation et conseil ;
• Vente de matériel informatique ;
• Support technique.

Vous n’êtes donc pas un informaticien ou un développeur web. Vous pouvez travailler aussi bien avec des professionnels qu’avec des particuliers.

Cependant, si vous souhaitez bénéficier du statut de service à la personne (SAP) et permettre à vos clients de bénéficier du crédit d’impôt de 50 %, vous devez exercer uniquement les activités suivantes :

• Livraison de matériel informatique chez les particuliers ;
• Installation et mise en service d’outils informatiques chez les particuliers ;
• Maintenance logicielle chez les particuliers.

Les équipements informatiques concernés incluent les ordinateurs, les tablettes, les smartphones, les périphériques et les équipements numériques connectés à internet ou partageant des données, ainsi que la connexion à internet.

Les assurances obligatoires 

En tant qu’auto-entrepreneur exerçant une activité dans le domaine de l’informatique, vous n’êtes pas légalement tenu de souscrire une assurance. Cependant, notez que si un accident matériel ou corporel survient, tant chez vous que chez votre client, votre auto-entreprise ne sera pas couverte.

C’est pourquoi il est vivement recommandé de souscrire une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro). Celle-ci vous couvre si vous causez un dommage matériel, immatériel ou corporel à vos clients, pendant votre intervention.

Par ailleurs, un auto-entrepreneur a le statut de travailleur non-salarié (TNS). Il ne bénéficie donc pas des avantages d’un salarié. Il est alors recommandé de souscrire par vos propres moyens une mutuelle santé ainsi qu’une assurance prévoyance santé. Pour sécuriser vos vieux jours, vous pouvez également ouvrir un plan épargne retraite (PER).

Comment devenir auto-entrepreneur en informatique ?

Comme n’importe quel entrepreneur, vous devrez d’abord créer votre activité sur le site du Guichet unique. Cette démarche vous permettra d’obtenir votre numéro SIRET, indispensable pour exercer légalement.

Une fois votre micro-entreprise créée, vous devrez effectuer quelques démarches supplémentaires si vous souhaitez obtenir la qualification de Service à la Personne (SAP).

Les formalités pour la création d’une auto-entreprise en informatique

Pour devenir auto-entrepreneur, vous devrez vous connecter au Guichet électronique des formalités d’entreprises (ou Guichet unique). Vous devrez renseigner différentes informations vous concernant (adresse personnelle, numéro de Sécurité sociale, etc.) et concernant votre activité (catégorie, régime fiscal, adresse de domiciliation, etc.). C’est également à ce moment-là que vous pourrez faire votre demande d’ACRE. Une fois votre dossier validé, celui-ci sera transmis à votre Centre des formalités des entreprises (CFE). 

Votre CFE va dépendre de votre activité :

• Puisque vous créez une auto-entreprise dans le domaine de la réparation informatique, votre CFE sera la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Votre activité est considérée comme artisanale.
• Si vous prévoyez de vendre des produits, vous devrez aussi être immatriculé à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), en tant que commerçant.
• Si vous proposez des services de support et de conseil en informatique, cette activité sera considérée comme libérale et devra être immatriculée en plus auprès de l’Urssaf.

Ainsi, vous pourriez potentiellement dépendre de 3 CFE différents (contrairement à un informaticien ou « développeur web » qui lui, exerce uniquement une activité libérale). 

Nous vous recommandons donc d’être particulièrement vigilant au moment de renseigner votre catégorie d’activité. Chacune se voit appliquer des plafonds de CA et des taux de cotisations sociales différents.

Pour sécuriser la création de votre activité, vous pouvez également faire le choix d’être accompagné dans vos démarches.

La déclaration en tant qu’organisme de services à la personne

Cette démarche est facultative. Néanmoins, cela vous permettra de proposer des avantages fiscaux à vos clients. Cela peut être un argument de poids face à la concurrence.

Pour déclarer votre micro-entreprise en SAP, vous devez remplir les 2 conditions suivantes : 

• Exercer une activité d’initiation ou de formation au fonctionnement du matériel informatique et aux logiciels non professionnels en vue de permettre leur utilisation courante.
• Travailler exclusivement avec des clients particuliers et à leur domicile.

Si c’est bien votre cas, vous pourrez déposer une « déclaration simple », directement via l’extranet Nova, ou bien par courrier à la DREETS (ex DIRECCTE).

Lors de cette demande vous devrez fournir plusieurs justificatifs dont un extrait d’immatriculation au RNE, ainsi qu’une pièce d’identité.

Quelles sont les charges d’un auto-entrepreneur en informatique ?

Les cotisations sociales

On l’a vu précédemment, une auto-entreprise en informatique peut à la fois relever des activités artisanales, commerciales et libérales. Si vous exercez plusieurs activités, il est donc très important de bien séparer chaque catégorie de chiffre d’affaires. En effet, le taux appliqué sur votre CA sera différent selon l’activité :  

• Dépannage informatique / réparation : 21,2%
• Enseignement et conseil en informatique : 23,1%
• Achat vente de matériel informatique : 12,3%

Ici, vous comprenez pourquoi il est donc important de connaître précisément votre CA par activité.

ⓘ Bon à savoir

Le taux de cotisations sociales pour les libéraux va évoluer : il passera à 24,6 % au 1er janvier 2025, puis à 26,1 % au 1er janvier 2026.

Notez enfin qu’un auto-entrepreneur peut sous conditions bénéficier de l’ACRE. Cette aide lui permet de profiter d’une exonération de 50 % sur ses cotisations sociales durant les 4 premiers trimestres civils de son activité. Vous devez adresser votre demande à l’Urssaf, rapidement après avoir déposé votre dossier sur le Guichet unique.

L’impôt sur le revenu

En tant qu’auto-entrepreneur en informatique, vous avez le choix entre deux options pour votre imposition : le prélèvement à la source ou l’option pour le versement libératoire.

Si vous optez pour le prélèvement à la source, votre revenu imposable sera calculée après application d’un abattement forfaitaire sur votre chiffre d’affaires : 

• 34% pour une activité libérale
• 50% pour une activité artisanale
• 71% pour la vente de marchandises

Ce système permet de compenser le fait que vous ne pouvez pas déduire vos frais professionnels. C’est ce qu’on appelle le régime micro-fiscal.

Ce montant sera ensuite ajouté aux autres revenus de votre foyer. Le montant total se verra appliquer le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Autre option : le versement libératoire de l’impôt sur le revenu (sous réserve d’éligibilité). Ici, vous payez votre impôt sur le revenu en même temps que vos cotisations sociales. Pour calculer votre impôt, l’Urssaf applique alors un taux sur votre CA : 

• 2,2% pour une activité libérale
• 1,7% pour une activité artisanale
• 1% pour la vente de marchandises

Pour vous assurer de faire le bon choix entre le versement libératoire et l’imposition classique, nous avons créé un simulateur qui permet un choix éclairé pour votre imposition.

La cotisation foncière des entreprises (CFE) 

En tant qu’auto-entrepreneur, vous serez également redevable de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE). Il s’agit d’un impôt local que toutes les entreprises en France sont normalement tenues de payer. Vous êtes concerné même si vous travaillez exclusivement au domicile de vos clients ou que vous ne disposez pas de local.

En général, le montant de la CFE varie de 200 € à 700 € par an.

Notez toutefois qu’il existe des cas d’exonération. Ainsi, vous serez exonéré de la CFE au cours de votre première année civile d’activité.

ⓘ Bon à savoir 

Par défaut, un auto-entrepreneur n’est pas redevable de la TVA tant qu’il ne dépasse pas les seuils en vigueur.

Auto-entrepreneur en informatique : foire aux questions

🔗 Nos sources

• Article 50-0 du Code général des impôts – Légifrance
• Décret n° 2024-851 du 25 juillet 2024 relatif aux modalités d’application de la dispense à la condition d’activité exclusive des services à la personne – Légifrance
• Les services à la personne – Servicesalapersonne.gouv.fr
• Assistance informatique à domicile – Servicesalapersonne.gouv.fr